Le phytoplancton toxique

Le phytoplancton, ou plancton végétal, correspond à l’ensemble des microalgues qui vivent dans les eaux. Il  est à la base de la chaîne alimentaire dans les mers et océans, en particulier pour les coquillages filtreurs dont il constitue la source d’alimentation principale.

Le phytoplancton se développe dans les eaux principalement au printemps et en été lorsque les conditions  sont favorables à sa croissance (réchauffement des eaux, augmentation de la luminosité, apports d’éléments nutritifs par les cours d’eau).

Quels sont les risques liés au phytoplancton ?

La plupart des espèces du phytoplancton sont totalement inoffensives.

Néanmoins, certaines espèces sont productrices de biotoxines (autrement appelées phycotoxines), qui peuvent s’accumuler dans les coquillages et représenter un risque sanitaire pour les consommateurs.

En Bretagne, les risques pour la santé humaine sont principalement associés au développement de microalgues rattachées à trois genres principaux :

 

Dinophysis
  • Dinophysis

les espèces toxiques rattachées à ce genre produisent des toxines diarrhéiques appelées toxines DSP (Diarrheic Shellfish Poisoning). Les symptômes apparaissent rapidement (30 minutes à 12 heures) après la consommation des coquillages contaminés et se traduisent par des diarrhées, des vomissements et des douleurs abdominales, généralement sans fièvre. Ce genre est surtout présent sur la façade atlantique.

Alexandrium
  • Alexandrium

les espèces toxiques rattachées à ce genre produisent des toxines paralysantes appelées toxines PSP (Paralytic Shellfish Poisoning). Les symptômes apparaissent généralement très rapidement (5 à 30 minutes) après la consommation des coquillages contaminés et se traduisent par des fourmillements, engourdissements, nausées et vertiges en cas d’intoxication faible, incoordination motrice, paralysies localisées (bras, bouches) en cas d’intoxication importante, pouvant évoluer vers le décès en cas de paralysie des muscles respiratoires. Ce genre est surtout présent dans les eaux estuariennes.

Pseudo-Nitzschia
  • Pseudo-Nitzschia

les espèces toxiques rattachées à ce genre produisent des toxines amnésiantes appelées toxines ASP (Amnesic Shellfish Poisoning). Les symptômes apparaissent dans les 24h à 48h après la consommation des coquillages contaminés : troubles digestifs (nausées, vomissements, diarrhées) pouvant être suivis de troubles neurologiques (céphalées, troubles de la mémoire) et, dans les cas graves, de convulsions et coma pouvant évoluer vers le décès. Les Pseudo-nitzschia sont présents partout une grande partie de l’année mais, peu toxiques, ils ne deviennent préoccupants qu’en très grande quantité.

 

Toutes les toxines produites par ces algues ont en commun d’être résistantes à haute température et donc de ne pas être détruites à la cuisson.

Quel est le suivi du phytoplancton en Bretagne ?

La surveillance du phytoplancton et des toxines est coordonnée par l’Ifremer dans le cadre de deux réseaux : le REPHY et le REPHYTOX. Ces réseaux ont notamment pour objectif de détecter dans l’eau les espèces du phytoplancton potentiellement productrices de toxines, puis de rechercher ces toxines dans les coquillages des zones d’élevage (parcs, bouchots, …) ou des gisements naturels de coquillages.